Ce qu’il y a à savoir
La captivité fait beaucoup parler de nos jours. Les médias relaient les infos sur les manifestations anti-marineland, les décès de delphineaux, les nouvelles législations, etc.
Peut-être ne vous êtes vous jamais vraiment penché sur la question : pour ou contre ?
Il fut un temps où je ne me la posais pas non plus. Ou je postulais pour un job dans le bassin des dauphins à Planète Sauvage (Safari en Loire Atlantique), ou je rêvais secrètement d’être la responsable du groupe d’orques à Marineland.
Puis je me suis documentée et renseignée. J’ai fait pour vous une liste de faits relatés par des équipes scientifiques de docteurs en biologie marine, de cétologues, etc.
10 arguments pour vous montrer la face cachée de la captivité. Ce que le staff de ces parcs marins ne veut pas que vous voyez.
Offre <=> demande
Vous êtes la demande, les parcs sont l’offre. Ils dépendent de vous.
1) Un cétacé captif vit moins longtemps qu’un cétacé libre :
Dans l’immensité de l’océan sans limite, un dauphin libre, sauvage, peut vivre jusqu’à 40-50 ans tout en nageant des centaines de km par jour ! Un dauphin enfermé, par contre, tourne en rond dans son minuscule bassin, sans but – souvent jusqu’à la dépression et le suicide (Flipper s’est suicidé). Son espérance de vie est réduite de moitié et le taux de décès pour les nouveaux-nés captifs est très élevé.
Les chercheurs en cétologie ont déterminé la durée de vie moyenne d’une orque mâle en liberté de 30 ans, et 50 ans pour les femelles. Tandis qu’une femelle orque peut atteindre la même espérance de vie que nous autres humains, voire plus, comme le témoigne l’orque matriarche Granny, qui est décédée à un âge estimé à 105 ans.
En 1995, les scientifiques gouvernementaux Robert Small et Douglas DeMaster ont analysé les données de survie des orques adultes –en captivité et en liberté- sur une période de 1988 à 1992. Ce qu’ils ont trouvé est profondément perturbant. « La survie de la population sauvage… étudiée sur approximativement 250 adultes orques, était considérablement plus élevée que celle des orques adultes captives », ont écrit les chercheurs. Ils ont trouvé un taux annuel de mortalité de 6,2% parmi les orques en captivité, contre 2,4% pour les orques sauvages.
Les preuves ne pouvaient pas être plus évidentes. Le taux annuel de mortalité des orques adultes captives équivaut à plus du double et demi de celui des orques adultes sauvages (6,2% vs 2,4%).
2) « Aucun aquarium, aucun bassin de marineland, aussi spacieux soit-il, ne peut prétendre à ne serait-ce que doubler les conditions marines. Et aucun dauphin habitant un de ces aquariums ou un de ces parcs marins ne peut être considéré comme normal. » (Jacques Cousteau) :
Même dans le plus grand des bassins, les cétacés captifs ne peuvent accéder qu’à moins d’un dix millième d’1% (0.000001) de la zone de nage qui leur est disponible dans leur environnement naturel.
Le petit rond rouge indique l’emplacement de Marineland à Antibes. Le reste, c’est une partie de la mer Méditerranée.
Comparez ceci au fait que certains dauphins peuvent nager jusqu’à 160 km par jour en chassant leur nourriture, et vous commencerez à comprendre pourquoi en garder un captif dans un bassin n’équivaut à rien d’autre que le cruel déni de droits basiques des cétacés.
3) Les cétacés captifs sont contrôlés par la nourriture :
Un grand dauphin peut ingurgiter jusqu’à 25 kilos de poisson par jour ! Un tour contre un poisson représente donc une maigre récompense.
Dès qu’ils sont rassasiés, les dauphins cessent d’obéir aux ordres qu’on leur donne. C’est ce qu’explique Richard O’Barry dans son interview et c’est pour cette raison que l’ex-entraîneur des dauphins de Flipper utilisait cinq Tursiops sur le tournage de la série.
4) les dauphins des parcs aquatiques doivent, bien souvent, être capturés en milieu sauvage :
Alors qu’un bon nombre de dauphins dans les delphinariums et les zoos sont nés et élevés en captivité, beaucoup de delphinariums et de programmes de « nager avec » de pays étrangers se fournissent avec des dauphins sauvages.
La plupart de ces dauphins sont saisis pendant un rituel barbare appelé la course-chasse. La plus connue de ces chasses est située à Taiji, Japon – la baie honteuse.
Décrite dans le film The Cove, les pêcheurs japonais attirent entre 1500 et 2000 dauphins dans les bas-fonds de la baie et sélectionnent ceux qui sont dignes d’être vendus à des parcs marins. Le reste d’entre eux est massacré jusqu’à la mort avec des harpons, et leur viande est ensuite vendue à des supermarchés. Cette viande est saturée en mercure et n’est absolument pas recommandée à la consommation.
Entre 1500 et 2000 dauphins sont tués chaque année dans la baie, sur les 20 000 dauphins du pays.
Un dauphin peut être revendu à 150 000 $ à un parc marin ! De quoi encourager les « pêcheurs à continuer » !
S’il n’y avait pas de trafic de dauphins, il n’y aurait donc plus de « pêche » non plus.
Aujourd’hui la capture d’orques est interdite aux Etats-Unis. Les Etats-Unis se fournissent donc en Russie…
La France n’a plus le droit d’importer d’animaux.
5) Les parcs aquatiques participent à une mauvaise forme d’éducation :
Voir des cétacés enfermés, malades et stressés, en train d’effectuer des acrobaties ne contribue pas à éduquer le public sur les comportements de ces créatures. Les employés des delphinariums prétendent que les cétacés adorent faire des pitreries, qu’ils sont contents d’être là…
Mais il s’agit d’animaux sauvages, qui n’ont pas pour vocation de nous divertir et ont, au contraire, droit à leur liberté.
« Où est le mal à en enfermer quelques uns quand il y en a des milliers en liberté ? », si l’homme pouvait mettre en cage la baleine bleue (animal le plus grand sur Terre), il le ferait. Ce n’est pas parce que c’est possible que c’est éthiquement moral.
6) Les cétacés n’ont pas le même cerveau que nous. Il est plus gros et possède carrément une zone que le notre n’a pas ! Une zone dédiée aux liens sociaux…
Les cétacés, ces animaux extrêmement sociaux. On entend régulièrement parler d’échouages massifs. En effet, quand un s’échoue, les autres suivent. Des réactions que nous avons du mal à comprendre alors qu’on se dit être l’animal évolué.
Les dauphins sauvages se déplacent en groupes de plusieurs individus allant de 10 à 200 ! En captivité, ces liens familiaux sont fabriqués puisqu’on mélange plusieurs spécimens dans un même bassin. Pourquoi en enfermer un petit groupe quand on sait qu’en liberté ils voyagent en méga-groupes ?
Quand un bébé orque nait dans un parc marin, il est le plus souvent séparé de sa mère pour êre transféré vers un autre parc. Ne croyez pas que c’est le cas uniquement aux Etats-Unis : Shouka, née à Marineland Antibes le 25 février 1993 est transférée 9 ans plus tard aux Etats-Unis, en « prêt » à SeaWorld : c’est une femelle, ses gènes sont différents, tout y est !
Les sociétés d’orques sauvages sont matriarchales. Les petits restent auprès de leur mère toute leur vie, et celle-ci leur apprend leur culture et leur dialecte.
Chaque société d’orques est différente. Par exemple, les orques d’Argentine s’échouent pour chasser. Les orques de Nouvelle Zélande ne connaissent pas cette technique mais savent en revanche chasser des raies.
Séparer une maman et son petit est extrêmement traumatisant pour la mère comme pour l’enfant. Les dresseurs ayant assisté à ce type d’enlevement témoigneront de la détresse et souffrance des animaux.
7) La Trousse De Secours Secrète Des Orques :
Chaque jour, les dresseurs répartissent des prescriptions médicales pour les membres de leur « collection » d’orques. Les poissons morts et surgelés qui leur sont donnés sont privés des nutriments ou d’eau.
La tâche principale à accomplir le matin avant le petit-déjeuner était de fourrer les branchies des poissons avec des vitamines, des antiacides, voire quelque fois d’autres pilules que les dresseurs supposent être des antibiotiques puisqu’elles avaient l’apparence de capsules et n’étaient données à un animal que si celui-ci était malade ou « lent ».
Dans les moments où un cétacé était souffrant et déshydraté, on lui donnait des perfusions de hareng ou éperlan (petit poisson) coupées avec de l’eau courante.
Les baleines, comme tous les mammifères, ne peuvent pas boire d’eau salée. Ils dépendent donc de l’eau contenue dans leurs proies.
8) L’insémination artificielle :
Pour entretenir leur collection d’orques, les parcs marins n’hésitent pas à aller très loin.
Nous parlons de créatures qui ont conscience d’elles-mêmes, qui savent et comprennent ce qui se passe.
Pourtant, elles sont victimes de masturbations et inséminations artificielles par leurs dresseurs et vétérinaires.
Tilikum, l’orque de Blackfish, était une véritable banque de sperme. Il n’est pas impossible que son sperme ait été revendus aux autres parcs marins du monde pour diversifier le patrimoine génétique de chaque parc.
9) Dépression et ennui mortel :
La richesse de l’océan étant leur habitat, que les orques soient nées ou non en captivité, elles réagissent toutes de la même façon face à leur environnement clos en béton : elles tournent en rond continuellement, flottent stagnantes, mâchent les murs de béton (ce qui entraine une perte quasi-complète de leur dentition et de graves problèmes digestifs car la peinture n’est pas digeste), s’échouent sur les bords des bassins pour échapper aux sautes d’humeur de leurs congénères ou se cognent violemment la tête contre les parois du bassin (Hugo en est mort)
10) Leur prochain congé, c’est quand ils décèdent :
Pensez-y : vous allez dans un parc marin une journée, vous voyez le spectacle des dauphins et des orques. Sur les 3 representations quotidiennes, vous aurez peut-être l’occasion d’en voir deux ! Sans compter les spectacles nocturnes de l’été ! Puis le soir vous rentrez chez vous avec plein de souvenirs !
Et le lendemain vous faites autre chose, vous avez le libre arbitre.
PAS EUX. Jour après jour, pneumonie ou non, le spectacle doit continuer. Même enfants, les animaux sont dressés pour participer le plus tôt possible aux représentations.
Ils n’ont nulle part où aller et n’ont rien à faire dans cet environnement vierge et chloré. L’océan est si riche en faune et flore. Rien à voir avec ces piscines.
Le lendemain de votre visite, ou une semaine après, ou un mois, un lustre, leur situation sera toujours la même. Dans leur bassin éternel à faire les mêmes pirouettes en échange de poissons surgelés.
CONCLUSION
À vous de voir de quel côté vous vous placez :
Pro-caps (pour la captivité)
- Propriétaires de parcs marins ou delphinarims
- Dresseurs
- Visiteur/public qui se rejouit le temps d’une journée
Anti-caps (pour la liberté)
- Scientifiques
- Docteurs en biologie marine ou cétologues
Et si vous tenez à voir des cétacés, les organismes de « whale watching » pullulent sur tout le globe !
Pas besoin de voyager bien loin… 😉