Les orques en captivité

Les orques en captivité

Présentation1 [Mode de compatibilité] - Microsoft PowerPoint 11022013 101855.bmpJe vous ai déjà parlé de David Kirby dans mon article sur les réussites 2012. David Kirby est un journaliste new-yorkais qui a écrit le livre « Death At Sea World » l’année dernière.

Il a rédigé un article en novembre dernier sur la captivité des orques. « 7 Raisons Pour Lesquelles Les Orques Devraient Etre Libres ». Pour ceux qui souhaiteraient lire l’article en VO, cliquez ici. Pour les autres, voici ma traduction que j’ai légèrement diminuée du texte d’origine (de sorte que ce ne soit pas trop long à lire). Toutes mes modifications seront encadrées de crochets :

« Chaque année, des milliers de personnes paient une grosse somme pour visiter SeaWorld ou d’autres parcs marins de ce type. Mais ces gens-là n’aperçoivent que le côté tape-à-l’œil, doré et joyeux des spectacles : les rebondissements sur les nageoires, les bisous et les éclaboussures finales qui vous trempent littéralement vos vêtements qui sont emblématiques des spectacles d’orques. Les touristes crédules, pour la plupart, peuvent être pardonnés d’être ainsi persuadés que les orques en captivité s’amusent pour un public et bénéficient de soins de 1ère classe, de loin supérieurs à ce qu’elles pourraient trouver dans « l’océan noir et effrayant » (« dark, scary ocean » qui est un terme employé par les représentants de SeaWorld qui défendent la captivité des orques).

Voici, au contraire, et pour votre gouverne, sept raisons pour lesquelles garder des orques en captivité est une façon inhumaine et complètement dépassée de divertir les hommes :

1. Mortalité Prématurée
1KanduKillerWhaleKandu se vide de son sang après une altercation avec une autre femelle qui a sectionné une de ses artères principales (SeaWorld, San Diego, le 21 aout 1989).

Les orques captives meurent bien plus jeunes que leurs cousines de l’océan. En 1995, les scientifiques gouvernementaux Robert Small et Douglas DeMaster ont analysé les données de survie des orques adultes –en captivité et en liberté- sur une période de 1988 à 1992. Ce qu’ils ont trouvé est profondément perturbant. « La survie de la population sauvage… étudiée sur approximativement 250 adultes orques, était considérablement plus élevée que celle des orques adultes captives », ont écrit les chercheurs. Ils ont trouvé un taux annuel de mortalité de 6,2% parmi les orques en captivité, contre 2,4% pour les orques sauvages. Les preuves ne pouvaient pas être plus évidentes. Le taux annuel de mortalité des orques adultes captives équivaut à plus du double et demi de celui des orques adultes sauvages (6,2% vs 2,4%).

2. La Trousse De Secours Secrète Des Orques
2TillikumGelatin_640Chaque jour à SeaWorld, les dresseurs répartissent des prescriptions médicales pour les membres de leur « collection » d’orques. Nourrissant les orques et les dauphins de poissons morts et surgelés, privés des nutriments ou d’eau qui, par conséquent, leur seront fournis artificiellement.

La tâche principale à accomplir le matin avant le petit-déjeuner était de fourrer les branchies des poissons avec des vitamines, des antiacides, voire quelque fois d’autres pilules que les dresseurs supposent être des antibiotiques puisqu’elles avaient l’apparence de capsules et n’étaient données à un animal que si celui-ci était malade ou « lent ».

Dans les moments où une baleine était souffrante et déshydratée, on lui donnait des perfusions de hareng ou éperlan (petit poisson) coupées avec de l’eau courante. Les baleines, comme tous les mammifères, ne peuvent pas boire d’eau salée. Ils dépendent donc de l’eau contenue dans leurs proies. SeaWorld demande également à ses dresseurs de mentir, essentiellement sur les raisons pour lesquelles certaines baleines se voyaient donner de larges cubes de gélatine.

Tilikum (l’orque responsable du décès de sa dresseuse) pèse à lui tout seul 5,5 tonnes et consommait presque 40 kg par jour de gélatine. « Quand il s’agit de gélatine, évitez s’il vous plait de mentionner que c’est offert aux baleines pour leur fournir de l’hydratation », était ce qui était écrit dans le guide des dresseurs. « Affirmez plutôt qu’il s’agit d’un type de gâterie enrichissante sans sucre incolore et insipide visant à les renforcer ! Elles ont l’air d’apprécier la texture ! » Puis, aussi incroyable que cela puisse paraître, il était ajouté : « S’il vous plait, faites-en sorte que vos informations soient exactes ».

3. Décès Par Les Moustiques
3MosquitoKillerWhale_640Les orques en captivité meurent parfois de façons bizarres et exotiques, chose qui ne leur arriverait jamais en liberté. Prenons, par exemple, les maladies tropicales répandues par les piqures de moustiques. Pendant les lourdes et chaudes nuits d’Orlando, des dresseurs comme John Jett [un membre du groupe Voice of the Orcas] étaient consternés de voir des nuages épais de moustiques s’installer sur le dos de Kanduke, un mâle large qui passait des heures à flotter mollement à la surface.

Des années après, les activistes ont trouvé un papier dans un journal scientifique qui révélait les vraies causes du décès. Kanduke était mort soudainement et rapidement après son état se soit très vite détérioré. Les vétérinaires de SeaWorld ont été perplexes de son déclin rapide et ont envoyé des prélèvements cutanés à l’université de Yale pour des analyses. Les résultats ont trouvé le virus de l’encéphalite de Saint-Louis (ESL), un virus pathogène transmis par les moustiques, à Kanduke. Aucun mammifère marin n’avait contracté le virus de ESL. L’article suggérait une cause ayant un lien direct avec l’internement de l’orque et son décès prématuré. Quelques semaines plus tard, une autre étude décrit le décès de Taku, un mâle de 14 ans qui est mort soudainement à San Antonio en 2007. Le virus du Nil occidental en était la cause. Tout aussi alarmant, les six orques de San Antonio se révélaient positives du virus, qui peut être transmis aux hommes via les moustiques.

4. Vie Drainée De Sens, Dents Drainées De Toute Composition
4KillerWhaleTeethLa plupart des orques captives développe de sérieux problèmes dentaires –le plus souvent des dents fissurées ou cassées, mais aussi des dents qui ont été enlevées ou qui sont tombées. Le plus inquiétant était les dents qui nécessitaient d’être forées par le milieu, ne laissant plus qu’un cône cylindrique.

Les dresseurs d’orques Jeff Ventre et John Bett [tous deux membres de Voice of the Orcas] croyaient que le stress et l’ennui s’ajoutaient à ce problème. Les portails d’acier qui séparaient les bassins du parc étaient composés de barres horizontales. Ces portes devenaient leur première ligne de défense quand les baleines « se comportaient mal » et devenaient agressives avec un besoin de séparation physique. Une fois séparées, il n’était pas rare pour deux baleines de mordre les barres – une façon d’afficher son agressivité qu’on appelle « se faire éclater les mâchoires » (« jaw-popping »). Tout ce carnage a laissé beaucoup de dents exposées à la pulpe. Si ce n’est pas traité, la pulpe diminue et cela forme une large cavité qui se remplit de nourriture. De la nourriture encastrée peut causer une infection et une inflammation, et peut également détériorer le système immunitaire et cardiovasculaire de l’animal. John a quelque fois assisté au drainage des dents des baleines. Beaucoup d’orques ont été dressées pour subir cette terrible procédure en se comportant de la même façon que pour n’importe quelle autre procédure- avec beaucoup de renforcement positif.

[La procédure présente pas-à-pas la foreuse aux animaux. Les récompensant d’un poisson si elles se laissent faire. Puis, la foreuse est mise en marche jusqu’à ce que le sang gicle du trou.] SeaWorld appelle ça « des soins dentaires supérieurs » (« superior dental care »).

5. La Tragédie de Gudrun
5Gudrun_640Il y a un peu plus d’histoires moroses sur les orques captives que sur le décès tragique de l’orque islandaise qui était enceinte, Gudrun. Les dresseurs John Jett and Jeff Ventre ont commencé à discuter de la grossesse de Gudrun vers les dernières semaines de gestation puisqu’elle avait commencé à moins se nourrir. Ils ont également été inquiets de la santé du fœtus. SeaWorld avait trouvé un moyen d’utiliser Gudrun pour générer de nouveaux moyens de revenus. En tant que la rare orque adulte à ne pas avoir sa nageoire dorsale qui penchait sur le côté, elle était parfaite pour poser sur les photos des touristes. La femelle enceinte devait rester « sèche » sur le présentoir de bassin et devait tenir la pose pendant plusieurs minutes.

Le poids de son futur-né devait être immense. Quand le travail de Gudrun a commencé, les vétérinaires ne percevaient aucune pulsation du bébé. Il a été « présumé » mort. Puisque Gudrun n’allait pas faire sortir l’enfant de son utérus, il devait être retiré, manuellement. La douleur a dû être insupportable. Gudrun a eu une sévère hémorragie. Elle restait immobile au même endroit, exposée au soleil, pour que le personnel lui lave gentiment son dos avec de l’oxyde de zinc. Au quatrième jour, Gudrun a nagé lentement vers la porte où son enfant difforme, Nyar, la regardait. Nyar avait été séparée de Gudrun peu après sa naissance car sa mère avait commencé à attaquer sa fille difforme. A présent, Gudrun touche gentiment la petite à travers les barres, comme pour demander un rapprochement plus que mérité. Gudrun est décédée quelques heures après.

6. La Triste Et Sanglante Histoire De Kotar
6Kotar2_640Kotar est devenu le plus jeune et le plus petit mâle orque en captivité lorsqu’il a été capturé des eaux islandaises en octobre 1978, à seulement un an. Il a passé 7 ans au SeaWorld de San Diego avant d’être transféré à Orlando, où il a de nouveau travaillé 7 ans. Mais en 1987, SeaWorld acquiert le mâle large et lunatique du Pacifique, Kanduke. La baleine de Pacifique mangeuse de mammifères et la baleine islandaise mangeuse de poissons ne s’entendaient pas. Un jour, ils sont entrés dans un conflit farouche, en s’échouant continuellement sur la partie des bassins prévue pour, en poussant des cris et des pleurs bruyants. A l’apogée de la bataille, Kotar a mordu le pénis de Kanduke, le blessant sévèrement, ce qui a laissé une cicatrice de 10 cm. Kotar a été banni de San Antonio. Au Texas, il était obsédé par le fait de mordre ou tirer sur les barres métalliques de la porte de son bassin. Le 1er avril 1995, une des portes avec lesquelles jouaient Kotar s’est brisée sur sa tête, lui écrasant le cerveau. Il s’est rapidement vidé de son sang.

7. Ça N’arrive Pas Dans La Nature
7Tillikum_640Quand les captures d’orques n’étaient plus une raison valable pour que SeaWorld puisse remplacer les orques mortes de sa collection, la compagnie a donc lancé un programme de reproduction pour les orques captives, basé sur de l’insémination artificielle, afin de garder leur business plus que lucratif en marche. A présent, la mal être de John Jett envers SeaWorld allait empirer. Son patron l’a un jour appelé dans son bureau pour l’informer d’une nouvelle mission qu’il devait effectuer. En tant que chef de l’équipe qui s’occupait de l’orque Tilikum, John devait commencer à enseigner à « Tilly » des approximations –des étapes discrètes de formation- pour extraire son pénis et le montrer à ses dresseurs. Après que Tilly ait appris à faire cela correctement, John et ses co-équipiers étaient censés masturber le phallus, récupérer le sperme et le congeler pour être utilisé dans le nouveau programme d’insémination artificielle (IA) de SeaWorld. John était choqué et écœuré. « Désolé », a-t-il déclaré. « Je ne vais pas faire subir ça à Tilikum. Trouvez quelqu’un d’autre ». Pour cette indiscipline, John a été banni du stade des orques et transféré au stade des lions de mer et otaries. »

Voici maintenant deux photos :

Celle-ci représente une baleine dessinée sur une plage à l’aide de croix de bois. La baleine a été réalisée en octobre 2012 à l’occasion du Festival de la Baleine (qui avait lieu à Brighton fin octobre) par Lucy Byrne, Joyce Cheung, Beverley Bailey et Debbie Clifford.

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Celle-là zoome sur les croix. Chaque croix représente un cétacé qui est mort en captivité. Ces croix ne représentent que les cétacés qui ont été répertoriés et qui existent dans les archives. Il y a 5500 croix. Sur chaque croix on peut lire le nom de la baleine ou du dauphin, le pays et le parc dans lequel le cétacé a vécu. La tâche bleue signifie qu’il s’agissait de jeunes cétacés.

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Aujourd’hui, 45 orques sont détenues en captivité. Des captures sont organisées en Russie pour renflouer la collection de SeaWorld.

Faites partie de l’histoire et boycottez ces parcs marins…

Voici deux pages web qui récapitulent chaque orque en captivité (avec des photos lorsque vous cliquez sur le nom du cétacé):
Ici, les orques en captivité et , les orques décédées en captivité.

Et voici une page Wikipedia avec tous les noms de delphinariums.

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