Un business de baleine
Ce film de 1997 parle du business créée autour de l’orque Keiko (plus connu sous le nom de Willy) ainsi que des dauphins (comme le dauphin Flipper*). Il montre les origines de ce business. Comment tout a commencé, quand, un certain Ted Griffin a été le premier à acheter une orque capturée, Namu, en 1965. Namu est décédée un an après sa capture à cause de la pollution des eaux dans lesquelles elle était retenue.
Malgré les liens d’amitié et le respect qui s’était créés entre le dresseur et l’orque, Griffin ne pouvait se résoudre à en rester là. Pas après le succès et la célébrité qu’il représentait grâce à cette orque. Donc, il a commencé à capturer des baleines dans le monde entier. L’industrie de la captivité était née.
Je ne peux même pas commencer à exprimer ce que je ressens en apprenant ceci. Ted Griffin a eu l’opportunité de dire « non, les mammifères marins ne sont pas faits pour la captivité. Namu en est la preuve. Nous avons découvert que ce ne sont pas des « baleines tueuses » (« orque » en anglais se dit « killer whale », ce qui signifie « baleine tueuse »). Ce sont des créatures intelligentes, dociles, matriarcales, sociables, et qui doivent rester libres. » Mais il a envoyé cette opportunité dans l’oubli parce qu’il a été trop cupide et avide de célébrité… C’est tellement triste… En 1997, lors d’une interview, Ted Griffin ne présente pas ses excuses. « Ted Griffin makes no apologies ».
Brad Andrews, le vice-président des opérations zoologiques de SeaWorld me fait rire jaune dans ce documentaire. Souvenez-vous, c’est lui qui affirmait que les cétacés n’étaient pas plus intelligents que son chien (dans la vidéo A Fall From Freedom).
Il affirme ici que « ces animaux n’ont pas de prix. » Il est impossible de leur donner un prix. (C’est probablement pour ça que leurs trafics de baleines se déroulent si bien !!) Il prétend que les orques n’ont rien à voir avec le succès de SeaWorld. Ah oui mais la mascotte de SeaWorld n’est-elle pas une orque ? De plus, il est prouvé que 70 % des billets achetés à SeaWorld sont dus à la présence d’orques. En gros, leur orque la plus célèbre, Shamu (qui a réalisé des spectacles entre 1969 et 1971 – la première orque à survivre plus de 13 mois en captivité) est devenue leur Mickey Mouse. Leur poule aux œufs d’or.
Brad Andrews parle même de « collection d’animaux ». Je trouve que c’est un crime éthique que de collectionner des animaux sauvages. Des figurines, pourquoi pas. Mais des animaux vivants qu’on exploite pour le divertissement d’une clientèle, non !
SeaWorld a accueilli une baleine isolée dans ses bassins le temps qu’elle se rétablisse, en 1997. Quelle opportunité en or pour SeaWorld pour prétendre que leur but écologique et environnemental était réel ! « Quand vous avez douze millions de visiteurs dans les parcs SeaWorld, vous devez vraiment donner un impact sur les informations que vous enseignez concernant l’environnement, les animaux […] mais vous devez le faire de manière très ludique et très divertissante. » Donc, sa solution est de les transformer en bêtes de foire, les forçant à travailler tous les jours de l’année, jusqu’à leur mort.
En fait, les parcs marins deviennent des supermarchés. On peut y acheter des souvenirs sous forme de T-shirts, casquettes, etc. On peut y acheter des photos et même de la nourriture. Tout est mis en place pour inciter les visiteurs à consommer.
Il s’oppose aussi très clairement à la réhabilitation et à la libération de la star du film Sauvez Willy, l’orque Keiko. Les gérants de SeaWorld ne voulaient pas que la fin du film Sauvez Willy se scelle sur la libération de l’orque. Ils voulaient que la fin du film montre le déplacement de Willy dans un meilleur établissement : SeaWorld.
Ce qui est choquant, c’est de voir à quel point les portes paroles de SeaWorld nient les faits.
SeaWorld nie être à l’origine des captures d’orques, de fausses orques et de dauphins. Les orques étaient capturées dans les mers islandaises pour éviter le mécontentement du public américain quant à la capture d’animaux sauvages. Ces captures à l’étranger laissaient le temps à SeaWorld de demander un permis pour recevoir d’autres orques. Bien sûr, SeaWorld savait que ces animaux avaient déjà été capturés et qu’ils étaient détenus dans des petits bassins cachés dans des entrepôts. SeaWorld prétendait demander de nouvelles orques soit pour les emmener dans un meilleur établissement, c’est-à-dire, le leur ; soit pour des fins de reproduction, qui auraient également lieu dans un meilleur établissement, encore une fois, le leur.
SeaWorld continue de nier sa responsabilité dans les massacres du Japon. Le massacre de fausses orques au Japon dans les iles Iki est un fait très connu. Ici, SeaWorld prétend SAUVER quelques fausses orques du massacre. Ce sont des sauveurs ! « Nous allons payer des milliers de dollars pour sauver ces animaux ». Et c’est ainsi qu’ils encouragent les massacres : avec une promesse d’argent auprès des pêcheurs.
Chaque fausse orque présente dans les parcs marins des Etats-Unis a été capturée au Japon. Chaque fausse orque présente dans les parcs marins des Etats-Unis a donc vécu une expérience traumatisante au moment de sa capture. SeaWorld cautionne cela.
Vous aussi vous avez été choqués des images de captures de cétacés ? Vous aussi vous voyez ces parcs marins d’un œil différent ? Vous voulez aider ?
C’est très simple ! Les parcs sont un business qui fonctionne sur la relation entre l’offre et la demande. Si les gens arrêtaient d’acheter des billets pour visiter des parcs marins, alors les parcs arrêteraient les captures parce qu’ils n’auraient plus besoin davantage d’animaux. Tout ce que vous avez à faire c’est d’en parler autour de vous pour dissuader les gens de se rendre dans ce genre de parcs et d’en faire autant.
*Je reparlerai de Flipper dans un prochain post qui lui sera entièrement dédié ainsi qu’à son dresseur principal, Richard O’Barry.
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