Automne 2017

Automne 2017

Chronologiquement parlant, je vais commencer par vous faire part de tristes nouvelles :

Tout d’abord, le nouveau-né dauphin du parc Astérix décède 6 jours seulement après sa naissance, le 17 juillet dernier. Les causes du décès n’ont bien évidemment pas été communiquées. Pourtant ils nous diront tous qu’en captivité les animaux sont protégés et plus en sécurité par rapport au monde sauvage. Que de delphineaux décédés peu de temps après leur naissance. C’est déplorable. Heureusement que la reproduction est maintenant interdite.


Puis, comme s’il fallait en rajouter une couche, la dernière orque née en captivité est décédée à seulement trois mois. C’était le 24 juillet 2017. Le parc SeaWorld annonce que la jeune Kyara a succombé à une pneumonie. À chaque fois il semblerait que ce soit la faute des pneumonies. Que d’excuses pour éviter le poids de leur responsabilité !


En revanche, excellente nouvelle concernant le concept de « réhabilitation ». Ric O’Barry l’a déjà pratiquée et la pratique encore mais j’entends encore des sceptiques. En effet, fin juillet, la Corée du Sud a redonné la liberté à deux dauphins qui étaient captifs depuis 20 ans.
« Après avoir été soumis à un long processus de réinsertion à l’environnement marin dans un enclos en mer, ils sont aujourd’hui capables de vivre en toute autonomie dans leur environnement d’origine et de chasser du poisson vivant. »
Conclusion : les réhabilitations sont possibles et faisables !!


Enfin, le 1er aout 2017, journée chargée en émotions.
La première raison : La ville de Mexico bannit officiellement les spectacles de dauphins. Une vague de liberté est en cours, il ne vaut mieux pas la prendre à contre-courant. C’est ce qu’a choisi Mexico.
Ils ont été bien inspirés contrairement à Marineland qui avait décidé le 6 juillet 2017 de faire appel à l’arrêté du 3 mai qui constitue, à terme, la fermeture des delphinariums en France. Le verdict a été rendu dans la soirée du 1er aout : l’arrêté est maintenu !!! Seule l’obligation de trouver une alternative au chlore dans un délai de 6 mois a été malheureusement suspendue.

Le parc soigne pourtant sa com. pour tenter (je dis bien tenter) de garder la tête hors de l’eau. Mardi 8 août un reportage sur TMC a été diffusé, intitulé « Dans le secret du Marineland ».

En toute bonne activiste qui se respecte, je l’ai bien évidemment regardé.
Le documentaire se veut « pro-cap », c’est-à-dire en faveur de la captivité. Il positionne le parc en tant que victime des inondations d’octobre 2015 (mais omet de mentionner le décès de l’orque Valentin suite aux intempéries)
Les journalistes suivent plusieurs employés à des postes différents. Notamment un secouriste qui dit se savoir chanceux « tous les matins d’avoir les animaux qui nous attendent ». Disons qu’ils n’ont pas de possibilité d’aller ailleurs durant la nuit ou à tout autre moment d’ailleurs !

J’ai étouffé un cri quand j’ai entendu la voix-off affirmer « depuis le début des années 60, seulement une vingtaine d’accidents graves sont à déplorés dans le monde ». C’est tout simplement faux. Pour Tilikum seulement (la star du film Blackfish, décédé le 6 janvier 2017) on compte trois décès. Plus les nombreuses tentatives des orques à vouloir noyer leurs dresseurs ou attraper un de leurs membres dans leur mâchoire. Non, il y en a bien plus que « seulement une vingtaine ». Sans compter les accidents dits mineurs qu’on ne répertorie pas. Par exemple, l’orque maintient le dresseur dans l’eau et l’empêche de rejoindre les bords du bassin, etc.

Le parc français, à l’image du parc américain SeaWorld a engagé de gros moyens pour redorer son blason :
– Les spectacles se veulent plus pédagogiques. C’est pourquoi on aperçoit lors du spectacle des otaries, un dresseur qui demande à l’otarie de se comporter comme un phoque (deux espèces différentes rappelons-le). En effet, la pédagogie est là, c’est sûr. Vous avez appris quoi ? Que l’otarie peut imiter le phoque dans ses gestes. Mais vous n’avez rien appris sur l’otarie ou le phoque.
– Le parc a placé 3 tortues dans un bassin de la baie d’Antibes en mai, pour réhabilitation prochaine. Finalement, ils ont fait EXACTEMENT PAREIL que SeaWorld, et pour les mêmes raisons. Le coup de la préservation et réhabilitation des tortues, c’est pratique pour faire semblant tout en gardant les gros cétacés bien captifs.
– Une vérification assidue du parc…qui consiste à constater que les vitres ont été nettoyées. (NDLR : ayant moi-même travailler dans un parc de divertissements, je peux vous dire que la séquence « vérification » était bien plus poussée que celle que j’ai vue dans le reportage).
– Un nouveau Lagoon tout propre : où les visiteurs peuvent entrer en contact avec des dauphins.

(C’est à se poser la question si le/la journaliste derrière ce reportage a volontairement tourné à la dérision les faits pour mettre l’accent sur le ridicule du sujet. Etait-ce sa façon de saboter le message de ce reportage ?)

Bref, autant de moyens dont ils auraient mieux fait de se passer. Je reviens donc sur ce que j’ai écrit plus haut. Marineland TENTE de garder la tête hors de l’eau. Son chiffre d’affaires a baissé de 39.56% entre 2015 et 2016, et son résultat net est en baisse de 68.53% !
L’ancien dresseur de SeaWorld, John Hargrove, qui est également intervenu au Marineland d’Antibes, l’avait dit : « SeaWorld, qui est incomparable face au Marineland, n’a pas survécu. Si Marineland veut essayer de lutter, qu’ils essaient. Ils n’y arriveront pas ». Que de temps perdu.
L’heure est plus que venue de repenser l’esprit du parc. Le nouvel arrêté leur impose de nouvelles contraintes. Ces contraintes vont engendrer du budget supplémentaire qui ne servira que quelques années : jusqu’à ce que les derniers animaux captifs décèdent à leur tour. Quel gâchis.
Ré-orientez-vous. Il faut prendre la vague quand elle arrive.


Kasatka avec l’ancien dresseur John Hargrove

Et jamais deux sans trois : Kasatka est morteMatriarche de SeaWorld, capturée en Islande en 1978. Il ne reste maintenant plus que 3 orques nées en liberté dans les bassins de SeaWorld.

Kasatka, maman de quatre, grand-mère de 6 et arrière-grand-mère de deux. Ce fut la première femelle à donner naissance via insémination artificielle en 2001.

Vous l’avez peut-être déjà vue, dans cette vidéo où tout le monde retient son souffle : Kasatka entraine son dresseur Ken Peters à plusieurs reprises au fond du bassin lors d’un spectacle. Celui-ci s’en sort avec une simple fracture du pied.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=RhVbH2NEeLM]

Mi-2016, le parc annonce que l’orque souffre d’une infection pulmonaire progressive.

Son état se dégrada rapidement fin printemps 2017.
Le 15 aout 2017, SeaWorld annonce « les vétérinaires de Kasatka, experts en mammifères marins, et ses dresseurs, ont pris la décision de l’euthanasier pour éviter de compromettre sa qualité de vie. […] Kasatka est décédée entourée de ceux qui l’aimaient ».
Quand on regarde la photo, on se demande comment une infection peut avoir de tels effets sur sa peau. Il semblerait plutôt que Kasatka soit infectée par une bactérie ou champignon. Les membres de Voice of The Orcas (un groupe composé d’anciens dresseurs SeaWorld maintenant anti-caps) affirme que ce type de microbe se répand lors de sur-utilisation d’antibiotiques. Kasatka a été tuée, à petit feu, par « les gens qui l’aiment ».
Une victime de plus de la captivité.


 

 

SOURCES :
http://uk.whales.org/news/2017/07/last-orca-calf-to-be-born-at-seaworld-dies
https://www.thedodo.com/in-the-wild/kyara-orca-dies
https://seaworldcares.com/kyara-update
https://dolphinproject.net/blog/post/breaking-seaworlds-baby-orca-kyara-is-dead/
https://www.peta.org/media/news-releases/peta-statement-seaworlds-death-toll-risen/
http://www.leparisien.fr/plailly-60128/le-dernier-ne-des-dauphins-du-parc-asterix-est-mort-28-07-2017-7163328.php

20 ans après, deux dauphins sont libérés à l’endroit de leur capture en Corée du Sud.


https://dolphinproject.net/blog/post/breaking-adios-to-dolphin-shows-in-mexico-city/
http://uk.whales.org/blog/2017/08/orca-kasatka-has-died-at-seaworld

 

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